Protéger les sols
Milieu vivant en perpétuelle évolution, le sol est le support de l’arbre : ancrage racinaire, absorption de l’eau et des sels minéraux par les racines, symbiose avec les mycorhizes (champignons), etc. Autant de fonctions vitales qui dépendent, entre autres, de la présence d’air dans le sol.
Le passage plus ou moins répété d'engin forestier peut engendrer un tassement des sols, dont l'importance varie en fonction de divers facteurs : nature du sol, conditions météorologiques, etc. Or, en plus des dégâts physiques aux systèmes racinaires, il en résulte une baisse des stocks d’air et d’eau qui peut provoquer des ralentissements de croissance, des dépérissements, etc.
Une bonne utilisation de la desserte forestière permet de prévenir ces risques, notamment en "canalisant" le passage des engins. On veillera donc à la maintenir en bon état, et à arrêter le chantier si les conditions météorologiques sont propices à la formation d'ornières.
Un autre bon réflexe consiste à conserver des rémanents sur le parterre de la coupe. En effet, un export trop important des rémanents d'exploitation ("menus bois") a une conséquence directe sur la fertilité des sols : calcium, magnésium et potassium sont plus particulièrement présents dans les sections de petite taille des houppiers. Leur dégradation en forêt permettra un retour au sol de ces éléments majeurs assimilables par les arbres.
La pollution chimique des sols, comme de l’eau, constitue également un risque à prévenir : à chaque phase de l’exploitation forestière des engins sont nécessaires. On distingue les huiles de chaîne (tronçonneuses et abatteuses) qui sont dispersées dans le milieu et les autres hydrocarbures (huiles moteurs, hydrauliques et carburants) pour lesquels, le risque de pollution relève de l’accident.
Il est donc important de :
> Stocker les cuves et les engins éloignées des abords des cours d'eau milieux humide et périmètre de captage d'eau potable.
> Disposer d’un kit d’absorption des huiles car ces dispositifs permettent de préserver les sols et cours d'eau en cas d’accident ou de fuite.
> Privilégier les huiles biodégradables.
> Entretenir régulièrement les engins forestiers afin de prévenir les risques de fuites, etc. et le faire hors forêt.
Protéger les cours d'eau, milieux humides, etc.
Lors des coupes et travaux, une attention particulière sera portée aux milieux humides : particulièrement fragiles, ils doivent être préservés de la circulation des engins. Il est important de souligner ici que les milieux humides et cours d'eau présentent des enjeux importants en matière de biodiversité.
Pour éviter tout dommage à ces milieux - et prévenir tout risque d'accident - vous devez informer vos intervenants de la présence de zones/milieux humides, de sources et de cours d’eau, de mares et de fossés afin qu’ils soient préservés lors des travaux.
Lors des travaux et exploitations on veillera à ne pas faire tomber des arbres dans ces milieux particuliers, et à ne pas y laisser des rémanents.
La végétation de bordure protège les berges : on veillera donc à la maintenir, en privilégiant les essences qui fixent les berges, et à ne pas faire circuler les engins en bordure de cours d’eau.
Tout franchissement de cours d'eau et milieux humides est à proscrire.
Si le franchissement est inévitable, et sous réserve de la nécessité d’une démarche administrative (contacter l'Office national de la biodiversité), utiliser des techniques ou des matériels adaptés pour le franchissement de cours d'eau (ex: kit de franchissement).
L'eau potable : protéger les captages en forêts
En Auvergne-Rhône-Alpes, plus de 8 000 captages alimentent les réseaux publics d’eau potable, dont certains se trouvent en forêt.
L'eau issue des captages d'eau forestiers est généralement reconnue comme étant de bonne qualité. En effet, le fonctionnement des écosystèmes forestiers et la gestion forestière assurent une meilleure protection de cette ressource indispensable, comparativement à d'autres activités anthropiques. Néanmoins, quelques règlementations et précautions s'imposent (voir guides en libre téléchargement ci-dessous).
La protection et le maintien de la qualité des eaux destinées à la consommation humaine repose notamment sur la mise en place de périmètres de protection des captages d’eau (art. L.1321-2, L.1321-3 et R.1321-13 du code de la santé publique). Trois périmètres distincts peuvent être définis :
> un périmètre de protection immédiate (PPI) ;
> un périmètre de protection rapprochée (PPR) ;
> un périmètre de protection éloignée (PPE).
Avant de commencer un chantier : informez-vous sur la présence éventuelle de captage d’eau potable et respectez les servitudes réglementaires afférentes aux périmètres de protection.
Attention : en l’absence de périmètre de protection défini, il est essentiel de respecter une zone minimale de protection dans un rayon de 50 mètres autour de la ressource.
Apprenez à protéger les captages d'eau potable avec l'ARS Auvergne-Rhône-Alpes